Je voulais un bunker


Je dois avouer quelque chose. J’ai pensé pendant de longues années que nous pouvions rien faire contre notre souffrance de mère d’enfant dit différent. J’ai pensé qu’éventuellement la souffrance s’estompera avec le temps. J’ai pensé que le fait que l’enfant grandira, fera en sorte qu’il « s’en sortira » et qu’à ce moment-là je pourrais aller mieux.

Pendant longtemps j’avais une bulle protectrice dans laquelle je me réfugiais, loin de tous les regards et critiques des autres. J’aurai voulu avoir un bunker dans lequel je pouvais me cacher.

Bernard Rimé, le psychologue social belge, dit qu’un de nos quatre postulats fondamentaux est la croyance qu’il y existe du progrès, que les choses vont aller mieux. Mais, parfois, les choses ne vont pas mieux. En tout cas, le progrès ou le changement que nous souhaitons voir n’est toujours pas au rendez-vous.

Il m’a fallu longtemps pour changer cette croyance parce qu’il est difficile dans notre monde de penser autrement. Nous avons été convaincu par les discours populaires sur les mères.

Bienvenue à la maternité.

 

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