Vous vous reconnaissez? L’importance de la reconnaissance


La première fois que je suis allée dans un groupe de soutien pour parents d’enfants avec TDA/H, j’ai raconté que j’avais du mal par rapport aux multiples accidents de mon fils. Quand j’ai raconté un accident, les autres parents ont ri. Il est vrai que l’accident semblait invraisemblable. J’aurai pu raconter d’autres histoires invraisemblables de mon fils. J’aurai pu faire le clown et faire rire tous les parents. Peut-être que certains riaient avec empathie, en voulant me dire qu’ils comprenaient cette difficulté et que ce n’est pas difficile à vivre. Certains ont peut-être ri en se disant qu’heureusement leur enfant n’avait pas eu d’accidents. Certains ont peut-être ri par gêne parce qu’il est difficile d’écouter le malheur de l’autre. Je ne suis pas retournée dans ce groupe de soutien.

Selon une étude australienne (1), les mères d’enfants diagnostiqués avec un TDA/H vivent un silence autour de leur maternité et leurs enfants. Elles entendent rarement des compliments ou retours positifs sur leurs enfants Elles entendent rarement des retours positifs sur leur façon de materner.

La difficulté est souvent que, malgré tous nos efforts, l’enfant reste comme il était, comme il est. Un enfant différent ne fait pas des progrès comme les autres enfants.

Dans l’ère de haute performance dans lequel on vit aujourd’hui, nous ne sommes pas mesurés par les efforts fournis mais par les résultats atteints. Donc vous pouvez vous épuiser en faisant des devoirs avec votre enfant, à l’entraîner à faire certains gestes ou à manger « correctement », on ne vous dira rien tant que le résultat n’est pas visiblement très différent.

Pourtant un tout petit peu de reconnaissance nous aide énormément. Alors je vous demande :

  • Qui voit que vous avez fourni tous ces efforts ?
  • Qui vous montre de l’empathie ?
  • Qui reconnaît que malgré votre fatigue vous continuez à faire des efforts ?

La reconnaissance est une forme de soutien. La reconnaissance est une forme d’empathie parce que l’autre nous voit, nous reconnaît et reconnaît qu’on fait beaucoup.

Est-ce que c’est du soutien émotif (qui crée le sentiment d’être aimée) ou du soutien émotionnel qui renforce notre identité sociale, qui reconnaît notre valeur, qui crée un sentiment d’appartenance ?

Un groupe de soutien ne peut pas remplacer le soutien donné par les proches mais il peut vous donner du soutien par les semblables.

(1) L. Carpenter & H. Austin. Silenced, Silence, Silent : Motherhood in the Margins in Qualitative Inquiry, Vol. 13, No. 5, July 2007

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